Par: Isaac Nahón-Serfaty Twitter: @narrativaoral
Dans un récent échange par courriel avec un collègue, j’ai partagé ce point de vue concernant la liberté universitaire et l’abordage en classe de mots ou idées problématiques :
La question de la référence ou l'utilisation des mots qui ont une connotation raciste ou discriminatoire dans un contexte pédagogique ou de recherche est complètement différente de celle du racisme. Il ne faut pas mélanger les deux choses, car dans ce cas on rentre dans un cercle vicieux qui n'est plus dans le domaine de la raison et de l'argument logique.
Je vais prendre l'exemple de l'antisémitisme qui me touche à cause de mon histoire personnelle (comme tu sais, je suis un Juif séfarade né au Maroc). Si je donne un cours de l'histoire de l'antisémitisme, est-ce qu’on ne devrait pas lire en entier les propos antisémites ténus par Hitler dans Mein Kampf ou par Henry Ford dans Le juif international, ou dans Les protocoles des sages de Sion, pamphlet antisémite par excellence qui est encore diffusé dans plusieurs pays pour dénoncer les juifs et l'État d'Israël? Bien sûr qu'il faut les lire et le discuter en classe avec nos étudiants. C'est la seule façon d'étudier l'histoire, sans censure, sans autocensure. Il faut le faire dans le respect des sensibilités, mais sans interdire des mots ou des paragraphes. Ces mots, ces idées font référence à un contexte historique et même à l'actualité (les antisémites sont toujours là).
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